10/09/2016 à 21h20 : Soirée un peu particulière.

J'avais garé la voiture sur le parking réservé à la clientèle du point éphémère. Ce soir pas de concert, juste son bar, son ambiance chaleureuse...
Je sors de la voiture et ouvre la portière de Talulla en lui tendant la main.
"Si vous voulez bien me suivre..." dis-je théâtralement.

Je pris la main qu'il me tendit et sortis de la voiture. Je ne savais pas si je devais la lui lâcher ou pas alors fis comme si de rien n'était en attendant qu'il fasse quelque chose.

Gardant sa main, je la mis à mon bras et nous rentrâmes dans le bar.
Il avait des couleurs chaude, sobres, agréable. Il y avait un peu de musique, j'ai toujours été sensible aux ambiances...
"J'espère que le lieux te plaît. Où préfères-tu t'asseoir ?" lui demandai-je.

Le décor me plaisait bien. C'était sobre, chaud et accueillant, il y avait même un groupe de jazz ( et c'était mon genre dr musique préféré en plus ). Je regardai où on pouvait s'assoir et vis une table pour deux, dans le fond de la salle, près de fenêtre et pas trop loin du groupe de jazz ( mais pas trop près non plus afin qu'on puisse s'entendre )

Je suivais son regard, elle convoitait vraisemblablement la table pour deux près de la fenêtre non loin de la scène.
Je nous dirigeai alors vers cette table, je lui tirai la chaise pour qu'elle prenne place. Une fois qu'elle fut installée, je m'assis en face d'elle.
"Nous y voilà, plus qu'à attendre le serveur. Alors ma chère Talulla, je me permets de te poser une question, à vrai dire je suis terriblement curieux de savoir comment tu as découvert ton pouvoir, mais bien sûr si tu ne souhaites pas en parler je comprendrais, beaucoup de mutants en ont un très mauvais souvenir..."
J'étais curieux mais en même temps je ne voulais pas paraître indiscret, intrusif. J'espérai avoir trouver par mon ton et ma formulation, un bon compromis.

Je m'installai et il me demanda comment j'avais découvert mon pouvoir. Il savait déjà pour Ruth alors bon... Autant tout expliquer.

- Je l'ai découvert il y a... plus ou moins trois semaines.

Je réfléchis un peu par où commencer et comment expliquer que je ne les avais découvert que récemment.

- Petite, j'ai toujours su des choses que les gens disaient sans savoir comment. La plupart des personnes croyaient que je les espionnais ou que je lisais dans les pensées. Ce qui a fait que... tout le monde ne veuille pas m'approcher et avait peur de moi.

Je m'egarai sans doute du sujet initial. J'espérai ne pas trop l'embêter à cause de ça...

- J'ai toujours été seule et arrivée à l'unif, j'ai été étudié à Oxford. J'ai choisi la biologie comme sujet. Là-bas, j'ai rencontré une fille qui était dans les même cours que moi, Ruth...

On arrivait dans la partie la plus épineuse.

- On est devenue amies, même si c'était invraisemblable et qu'on était aux antipodes l'une de l'autre. Elle était sociable, énergique tandis que j'étais tout l'inverse d'elle...

Je jetai un oeil au groupe de jazz qui commençait une nouvelle musique.

- Un jour... J'ai vu et su qu'elle travaillait et faisait du business avec la mafia irlandaise, en tout cas un groupe peu recommandable, à cause de mon pouvoir, mais je ne savais toujours pas comment je pouvais voir et entendre ça.

Je passai une main dans mes cheveux en inspirant un bon coup.

- J'ai voulu lui en parler. Lui dire que c'était pas une bonne idée. D'arrêter cette connerie... C'etait ma première et seule amie. Je me disais que ce n'était pas son genre. Sauf que.. Sauf qu'apparemment si. Elle a essayé de me liquider... Elle m'a attaqué avec un couteau et j'ai essayé d'éviter les coups, bien que j'ai encore quelques cicatrices des entailles que j'ai reçues...

Je pris les sous verres et commençai à construire un château avec pour me concentrer sur autre chose et contrôler ma voix qui commençait à légèrement trembler, ce que je détestais. Je ne voulais pas me montrer faible comme ça devant lui.

- Je suis tombée et j'étais coincée contre un mur. J'ai... Vu le couteau fondre sur moi...

Mes mains tremblaient légèrement mais je continuai le château avec les sous verres.

- Elle s'est stoppée. Elle a lâché le couteau. Elle avait l'air d'étouffer. Et j'ai vu pourquoi. Mon ombre... Étranglait la sienne... Et donc l'étranglait elle. Et puis... elle est tombée à terre devant moi...

J'essayai de déposer le dernier sous verre au dessus.

- Morte, dis-je dans un souffle bien que je savais qu'il savait déjà que jr l'avais tuée

Je regardai Joshua dans les yeux sans flanchir alors que les sous verres s'écroulèrent tous sur la table, j'avais raté le château. Mes mains tremblaient.

J'avais écouté son récit... ses mains tremblaient.
Je pris alors ses mains avec les miennes. Elle avait de la force, une force que je n'avais pas. Une force qui me fascinait autant qu'elle me faisait peur et que je l'enviais.
Elle avait ses yeux dans les miens. Elle disait la vérité, aussi douloureuse qu'elle était pour elle, en face, sans flancher.
Et je me sentais coupable. Coupable d'être d'une même côté que son ex-amie. Bien que j'ai moi-même peu d'affinité avec la mafia irlandaise...
"Tu es très courageuse, tu as fait ce qu'il fallait pour rester en vie, tu n'as fait que te défendre, alors surtout, ne porte pas cela comme un fardeau, pardonne-toi. Elle a choisi sa mort. Quand on choisit ce genre d'activité on sait qu'on ne fera pas de vieux os..." et je savais de quoi je parlais.
"J'ai moi-même que très peu d'affinité avec la mafia irlandaise, je l'ai rencontrée à Boston et elle m'a laissée de belles cicatrices... Enfin surtout une que tu as dû voir à notre rencontre..." dis-je avec légèreté et un sourire.
"Ça nous fait un point commun !" ajoutai-je.

Il prit mes mains dans les siennes et je les serrai inconsciemment, ayant un besoin de savoir que je n'étais pas seule et que tout ça était passé.

Il me dit que quand on choisissait ce genre d'activité, on ne faisait pas dr vieux os. Apparemment, j'avais vu juste par rapport à son boulot qui ne devait pas toujours être très net.

- C'était plus des balafres de ce que je me souviens, dis-je doucement (?)

Ce n'etait pas dans mon habitude d'avoir un ton comme ça. C'était sans doute à cause de ce que j'avais raconté. Je souris et ris très légèrement quand il dit que ça nous faisait un point commun. Ca me détendait un peu et je me relaxais.

J'étais quand même très curieuse par rapport à tout ce qui concernait la mafia et ces choses-là. C'était un monde tout à fait différent. Je voulais savoir pourquoi Ruth avait été attirée par ce monde là. Je voulais connaître ce monde.

- Je sais que tu veux sans doute pad en parler mais... C'est comment ? Ce monde là? Demandai-je en faisant référence à la mafia et à tout ce qui se rapportait aux choses illégales

J'étais déterminée à savoir, à connaître et à comprendre pourquoi.

Je ne lâchai pas ses mains...
Sa question... J'avais les mots d'Indi dans ma tête "elle n'est pas de ton monde". Mon monde... Ce monde-là ? Pour la première fois je prenais conscience que ce n'était pas les autres qui étaient dans leur monde, mais moi dans le mien... Et j'avais pas envie de la faire rentrer dans ce monde, je ne le souhaitai à personne...
Était-ce lui rendre service ? Devais-je vraiment lui répondre ? Peut-être avait-elle besoin de ses réponses pour comprendre les réactions de son amie...
Sa question était si large... Que devais-je dire ? Ou ne pas dire ?
"Je... je veux t'en parler, mais tu mouchardes pas à la directrice, sinon je vais me faire gronder! dis-je avec un demi sourire et beaucoup d'humour, seul moyen pour moi de maîtriser mes sentiments.
"Par contre il va me falloir des questions plus... précises !"

Je vis à la périphérie de mon champ de vision, le serveur arriver à nous. Il nous salua et nous tendit la carte. Mais je ne voulais lâcher complètement ses mains... Je n'en lâchai qu'une pour prendre la carte...
"Je te laisse choisir avant que l'on reprenne cette conversation." lui souris-je en lui tendant la carte, gardant dans ma main gauche, sa main droite.

Je regardai la carte et pour une fois, j'avais faim. D'habitude, je ne mangeai pas beaucoup et n'avait pas besoin de beaucoup de nutriments pour fonctionner. Je ne savais pas trop pourquoi j'avais envie de manger plusieurs plats. Peut-être que c'était la première fois depuis trois semaines que j'étais enfin calme et que je ne stressais plus. Peut-être était-ce l'ambiance chaleureuse du bar. Dans tous les cas, je commendai plusieurs choses.

- Hum... Je crois que je vais prendre... Des pennes al'arrabiata , un swepps agrume et une tartelette à la fraise comme dessert.

Je regardai Joshua. J'étais contente qu'il veuille bien me parler de tout ça.

- Ce qui est dit ici, restera ici, lui promis-je

Je réfléchis à des questions plus précises, comme il me l'avait demandé.

- Ça... marche comment tout ca ? Comment on y rentre, est-ce qu'il y a une hiérarchie,il y en a une c'est sûr mais comment monter en grade, et... Juste... Un peu tout en fait....

Je fis signe au serveur qui vint aussitôt en nous déposant cacahuètes et pichet d'eau.
"Nous prendrons deux assiettes de "pennes al'arrabiata", un swepps agrume et un Perrier."
Il ne nota pas, ce que je comprenais aisément, et il parti vers les cuisines... ce n'était pas de la grande gastronomie ici, mais c'éy=tait l'ambiance qui m'avait attiré ici.

Je regardai Talulla, avec ce sentiment rare de calme. J'étais à présent si loin de ma crise de cette après midi.
"Déjà ne va pas croire que je suis dans la mafia hein, je côtoie cet univers mais ce n'est pas le mien. La mafia, il faut comprendre que c'est une famille à la base, une famille avec des ramifications. Soit tu naît dans la famille, soit tu galères pour y rentrer : il faut être choisi, il faut prouver ta valeur, et gagner leur confiance. La hiérarchie est évidemment très clichéique, tu regardes un vieux film traitant du sujet et tu as grosso merdo la réalité. Après je pense que chaque famille a sa propre organisation, mais dans le fond c'est toujours la même chose. Je suis désolé je ne suis pas le plus calé dans le domaine de la mafia ... c'est rarement des potes à moi, le dernier pour qui j'ai essayé de bosser voulait me piquer un rein donc bon... je retenterais pas"
J'avais dis ça avec un sourire, j'avais besoin de dédramatisé mon angoisse concernant cet épisode de ma vie... mais ce n'était pas encore gagné.

Je l'ecoutai attentivement. Il ne travaillait pas avec la mafia et apparemment c'était assez dangereux. J'hesitai à lui demander ce qu'il faisait comme Job mais tentais quand même.

- Tu.. fais quoi alors ?

Je lui souris et pris quelques cacahuètes avant de lui répondre.
"Moi je fais ce que je peux pour rester libre de toute organisation. Je suis... un voleur la plupart du temps, mais j'ai un cv bien plus long. Disons que personne n'a inventé un mot pour définir mon travail."

Le serveur arrive et dépose nos assiettes et nos boissons, nous souhaitant bonne appétit avant de repartir. Je libère alors la main de Talulla.

Je remarquai qu'on se tenait la main seulement quand il lâcha la mienne. J'eus comme un peu froid alors. C'était assea étrange.

- Un voleur ? Tu voles quoi exactement ?

Je lui souris, ça c'était pas la question la plus simple à répondre...
"Alors, comment dire ça simplement... pratiquement tout ce qui me ramène un max de fric et qui me permet de bonne décharge d'adrénaline. Mais j'ai des règles : pas de vivants. Je ne me considère pas comme quelqu'un de mauvais, je sais que ce que je fais n'est pas honorable mais je ne me suis jamais mêlé de trafic d'organes, ou d'humains, prostitution, ni même d'animaux. Pour moi l'idéal reste ce qui appartient à des personnes aisées. Ce que j'aime par dessus tout ce sont les œuvres d'art d'expositions privées, objets antiques, toiles de maîtres... j'aime beaucoup travailler dans le délicat, le luxueux, le beau. Je suis avant tout un esthète... mais comme il faut bien vivre, je m'octroie quelques missions moins flatteuses tel que braquage de casino, et le vol d'informations, de documents, d'argent sale... Après le vol de voiture de luxe j'aime aussi énormément mais j'en ai eu peu... après j'évite la drogue, sauf quand j'ai besoin d'argent."
Et là je me vante de choses dont on ne devrait pas se vanter. Et pire : je connais rien de cette fille, elle pourrait être une infiltrée, une indic, j'ai même pas pris la peine de me renseigner sur elle....

J'étais quand même assez impressionnée par le nombre de domaine dans lequel il " travaillait ". Je trouvais ca intéressant bien que ce ne soit pas des domaines légaux... J'avais toujours du mal à trouver quelque chose qui me passionne vraiment et qui me donne envie de me surpasser. Qui teste mes limites.

- Ca a l'air intéressant, sortis-je sans réfléchir

Je la regardai, non, aucun risque que ce soit une indic, trop jeune, et vu nos échanges...
"Je devrais sans doute pas être fier de ça, mais j'aime ce que je fais, non seulement j'aime mais j'excelle."
Soudain les flamme de ma maison consument mon sourire. Je me sens obligé de rectifier.
"Du moins je l'ai cru un certain temps."

Je commence à manger la mort dans l'âme, fixant mes pâtes italiennes.

Je fronçai légèrement les sourcils face à son changement d'humeur. Il semblait s'être remémorer quelque chose de pesant...

Je tendis inconsciemment ma main pour prendre la sienne mais la retira avant. Je ne savais pas si je pouvais.

- ... Il y a eu un problème ? Demandai-je en essayant de chercher son regard pour lui faire comprendre qu'il pouvait en parler et que j'étais là si jamais

Je la regarde avec tendresse, était-ce sa main là, il y a un instant s'approchant de la main ?
"Ouais, t'imagine bien que je suis pas revenu dans ce trou juste pour le plaisir de me remettre avec mon ex... J'ai merdé, sauf que dans mon monde la moindre erreur peut prendre des proportions mortelles... Bref, tu sais que tu peux me toucher ? Je ne risque pas la crise de panique moi, madame." la taquiné-je en faisant allusion à notre baiser.

Il fit allusion à notre baiser et je ne pus empêcher mes joues de chauffer. J'évitai un court instant son regard mais le regardai après avec un regard de défi et pour bien lui faire comprendre que je n'allais pas me laisser faire.

- Je n'ai pas fait une crise de panique, retorquais-je en lui prenant la main

Haha, le défi. J'adore ce tempérament de fougue. Elle a une force qui sommeil en elle.
"Et donc là si je t'embrassai de nouveau, simple hypothèse, tu ne finirais pas par aller chouiner à Glove pour qu'elle me fasse prononcer mes plus profondes excuses ?"

Au moins cet humour, bien que douteux, avait l'effet de me rendre bien à l'aise... terrain que je connaissais.

Je grognai très légèrement.

- Je n'ai pas été chouiner chez Glove, je te signale. C'est elle qui a agit d' elle-même.

Je souris.
"Mais mais oui, à d'autres ! D'autant que mademoiselle évite la question là !" souris-je en rapprochant mon visage du sien.

Il voulait vraiment me mettre à bout là. Je n'allais pas le laisser faire ! Je rapprochai ma tête de la sienne et l'embrassait rapidement avant de me reculer. Je croisai les bras et eus un sourire narquois en coin.

- Je n'ai pas évité la question

Je me reculai, la surprise m'avait coupé le souffle. Mais j'avais un sourire irrépressible sur les lèvres.
"Toi, tu arriverais à survivre dans mon monde, mais par pitié, ne prends jamais cette voie."
Je crois que ces mots... cassèrent mon sourire. Je ne sais pas si elel pouvait comprendre, comprendre que c'était un compliment, de ce genre de compliments qu'on ne dit pas pour flatter, les vrais, les sincères, ceux qui me font peur quand je les sors de ma bouche.
"Tu devrais manger un peu avant que ce soit froid, la vainqueur de ce défi ne devrait pas manger froid..."
Moi ? Moi annoncer ma défaite ? Je n'en reviens pas moi-même !