30/09/2016 9h45 : EDT chargé

Je rentre dans le RI au pas de course, d'ailleurs je n'ai pas couru hier, ni ce matin... ça va pas le faire... !

Rentrant dans la pièce je suis aussitôt agressé par les effluves de raclette. Je vais ouvrir les fenêtres, tant pis pour le froid, je m'en fous ! Ça pue trop !

Alors depuis la ville, j'ai qu'une heure pour rejoindre la maison, sachant que si je vais faire les courses pour Zek maintenant... je pars dans 15 min, j'arrive là bas pour midi, si je veux rentrer il faut qu'à 11h se soit bouclé, car + 2h je rentre à l'institut, ça fait 13h et comme ça je repars ? J'aurais pas le temps vu la liste...
Et j'suis pas prêt de partir vu que j'ai pas préparer mon sac ni prévenu Glove...
Bordel je suis crevé...


J'avance vers les placard, j'ouvre un paquet de brioche.

Après avoir travaillé plusieurs heures, j'étais descendue à la cafétéria pour me refaire une théière. Arrivée, je vis que quelqu'un était déjà là. Je mis un temps à le reconnaître de dos, sa musculature s'étant développée et son changement vestimentaire étant surprenant, mais compris vite que c'était Joshua.

Je m'approchais du placard des thés tout en le regardant un peu, toujours un peu étonnée de son nouveau style. Il avait vraiment du faire beaucoup de sport ces derniers jours pour arriver à se muscler autant. Mais ce n'était pas nécessairement dérangeant.

Je me giflai mentalement, m'interdissant de repenser à ça. Surtout qu'on ne s'était jamais expliqué par rapport à notre semblant de relation et que j'étais toujours énervée un peu par rapport à ça. Et que sa perte de mémoire n'aidait pas.

J'entendis quelqu'un arriver, je me tournai alors pour voir ... : Ladygrumpy. Je me préparai donc mentalement à recevoir un de ces pics habituels mais, toujours rien. Elle prit une boîte à thé dans le placard.

Machinalement je vérifiai l'eau de la bouilloire et celle-ci pleine, je l'allumai donc.

Ma tranche de brioche entre les lèvres, je pris une bouteille de jus d'orange dans le frigo. Je m'en servis un verre, puis rangeai la bouteille. Ce silence était particulièrement gênant.

Je lui jetai un coup d'oeil. Il semblait tendu, ce qui n'était pas vraiment habituel.

Je versai de l'eau chaude dans ma tasse tout en le regardant toujours.

- Tu es tendu, lui fis-je remarquer

J'enlève la brioche de ma bouche, prends appuis sur le bord du plan de travail. Je la regarde... j'ai pas récupéré toute ma mémoire, et surtout en ce qui la concerne, Zek m'a dit que je lui avais volé son premier baiser... je me souviens même pas depuis quand je la connais, et depuis mon réveil à l'hosto... elle m'allume à chaque fois que je la croise. Et elle se demande pourquoi je suis tendu ?! Sans blague...

Pourtant, y'a comme une douceur cachée dans son visage, une fragilité dans la force, une allure fantasmagorique...

- Je me demande vaguement quand tu vas lâcher les premières hostilités. lui réponds-je alors, la voix douce, sans colère ni aucune rancune.

Surement parce que quelque chose me dit que je l'ai surement mérité.

Je haussai un sourcil par rapport à sa réponse. Je m'assis sur un banc, portant ma tasse à mes lèvres.

- J'ai peut-être été un peu hostile auparavant, depuis ta perte de mémoire, mais ici, je faisais juste une constatation, lui répondis-je en le regardant dans les yeux

Alors là... on dirait Zek en version fille super mignonne. C'est encore plus flippant. Mais le malaise reste léger... puis-je faire quelque chose contre ça, cette situation, ce conflit tacite ?

Je m'assois face à elle, ses yeux me pourfendent et en même temps ils ont un petit quelque chose d'hypnotique.

Je me suis assis face à elle pour parler, mais là, j'ai la tête vide, ou trop pleine. Je ne trouve pas quoi dire.
Joshua, attends tu es quand même un beau parleur, essaie de résoudre cette situation. Elle ne peut pas rester fâchée contre toi comme ça, indéfiniment !

- Si c'est la situation avec Zek qui te met à cran, saches que c'est toute à fait légitime, et que Zek fait ce qu'il faut pour résoudre la situation rapidement, Luc va l'aider, tu peux faire confiance à Luc.

J'avais pris une voix chaude et rassurante. Et surement que parler de Zek me permettait de rester à ma place. J'essaie aussi de garder Indi dans mes pensées.

Il parla de Zek et je fronçai légèrement les sourcils. Je savais qu'il faisait tout son possible. Ça n'avait rien à voir avec cette situation.

- Je peux être à cran par rapport à ma situation avec Zek mais je sais qu'il fait tout son possible et que ça ira mieux par après, lui répondis-je en reposant ma tasse sur la table

Okay Joshua, j'ai l'impression que là... c'était une mauvaise idée de dire ça. Elle est d'autant plus contrariée à en croire le froncement de ses sourcils.
- Tant mieux alors...

Je porte mon verre à mes lèvres. Je n'arrive pas à détendre l'atmosphère, elle me fixe encore de ses yeux intransigeants, scrutateurs. Mais je soutiens son regard, sans trop savoir pourquoi...
- Tu sais que si tu as quelque chose à dire, c'est le moment, il n'y a personne...

Sa question me surpris et je dus mettre un instant avant de me reprendre.

- Et qu'est-ce que j'aurais à dire ? Lui demandai-je, un peu sur la défensive et pas très à l'aise avec la façon dont tournait la situation

Bravo Joshua... tu l'as braquée ! Quel con ! Tu sais pas faire la paix c'est pas vrai ! Pourtant j'ai tout essayé : m'excuser, plusieurs fois je crois même, et puis d'ouvrir le dialogue. Et non, je suis devant un mur de piques !

Je me relève de ma chaise, avale la fin de mon verre d'un coup. J'ai encore la moitié de ma brioche en main.
- Désolé Miss, je ne voulais pas te... je voulais ouvrir la discussion vu que visiblement nous ne sommes pas en bons termes. Mais je conçois que je ne puisse pas sympathiser avec tout le monde, mais j'aurais aimé m'entendre un minimum avec les copines de mes deux meilleurs amis...

Je vais mettre mon verre dans l'évier.
- Je suis désolé pour ce moment de gène mutuelle.

Il s'excusa et je me sentis un peu mal. Il était vrai que j'étais assez piquante, sur la défensive,ect... Mais en même temps, j'avais un peu de quoi l'être, je pense.

Il ne se souvenait de rien et je ne savais pas si lui dire ce qu'il s'était passé entre nous était une bonne idée. Quelle serait sa réponse et sa réaction ? Mais qu'il ne sache pas pourquoi j'étais piquante avec lui ne devait pas non plus être facile... Peut-être fallait-il que je lui dise mais quelles en seraient les conséquences ?

- ... Tu ne te souviens de rien, n'est-ce-pas, lui demandai-je avec appréhension

Alors que je croyais qu'elle allait me laisser quitter la pièce sans broncher... sa voix se fait moins acide.

Sa question me fait mal, mal pour elle plus que pour moi. Je n'avais pas encore vraiment eu le temps de me poser des questions sur elle... sur moi et elle encore moins...
J'avais trop de Jenny en tête, de cette Haley dont les souvenirs revenaient doucement mais pas entier... Et je suis avec Indi.

Je me rassois doucement en face d'elle, la table pour distance de sécurité. Cette question... cette question m'effraie ; Zek m'a parlé d'un baiser, mais s'il y avait eu plus ? Je dois surement blêmir.
- Je ne me souviens de rien... à part de cette sensation...

Je me plonge dans ses yeux, j'essaie de faire remonter des souvenirs, mais rien, rien sauf...
- L'impression qu'avec toi tout devient plus doux, plus calme, plus simple....

Je réalise ce que je viens de dire, et me recule aussitôt, tournant la tête pour fuir son regard.
BON SANG JOSHUA MAIS FAIS GAFFE A CE QUE TU DIS !!!Je me sens rougir de honte, déstabilise par mes propres propos !

Il blêmit et se rassit en face de moi. Il me regarda dans les yeux et je soutenai son regard. Mais je ne m'attendais pas à sa réponse qui me prit de court et qui me fit lâcher ma tasse qui se renversa sur la table.

Je ressentis une immense tristesse. Parce que plus que de la colère, je me sentais aussi trahie. Car si c'était comme ça, pourquoi n'avait jamais t-il prit le temps de s'excuser ? Si c'était plus simple, pourquoi est-ce que... J'étais juste une gamine au final pour lui. Un moyen de détende passager...

Je serrai les poings et essayais de me maîtriser.

- ... Si c'était plus simple, pourquoi ne t'es-tu jamais excusé ? Demandai-je amèrement

Elle renversa sa tasse, je pris alors aussitôt des feuilles de l'essui-tout et éponge le thé.
Je sens sa tension... de la colère surement, une culpabilité incompréhensible me tombe dessus. Et ce sifflement dans mes oreilles cette douleur à la tête...
- Mais Tal... de quoi faut il que je m'excuse ?! Je me suis déjà excuser même si je ne sais pas de quoi ! Je me suis déjà excusé deux fois ! Que veux tu que je fasse de plus ?
Pourtant des images reviennent... une musique.. du jazz...

J'eus le souffle coupé quand il m'appella Tal. Il commençait à se souvenir, c'est ça ? Ce n'était pas nécessairement positif... Je mis ça dans un coin de ma tête.

- J'aurais voulu des explications surtout ! Lui retorquai-je en serrant encore plus les poings

Cette situation m'agace ! Pire que ça encore ! Ça me blesse, ça me blesse d'être à ce point jugé, à ce point... est-ce légitime de sa part de m'accuser comme ça ?! Est-ce légitime de la mienne de ne pas avoir envie de porter la casquette du coupable ?!

- Que je te donne des explications sur quoi ?! Se serait davantage à toi de m'en donner ! La seule chose que je sais c'est un baiser que je t'aurais volé et excuse-moi de ne pas y voir UN DRAME !

Je me levai violement de la table et posai mes mains avec force sur celle-là, énervée et blessée.

- CE N'ETAIT PAS QU'UN BAISER ! ET IL VAUT MIEUX QUE TU NE TE SOUVIENNES DE RIEN ! lui hurlai-je dessus avant de sortir de table et de me diriger vers la sortie

Elle me crie dessus, s'emporte. Aussitôt je calme ma voix.
- Talulla ? On a fait quoi... ? demande-je restant assis, levant la tête vers elle, blêmissant de culpabilité.

Si on a couché ensemble... si on l'a fait... punaise... que Zek ne l'apprenne JAMAIS PAR PITIÉ !

Je m'arrêtais un instant, me rendant compte qu'il avait sans doute mal interprété mes propos. Je me calmai un peu, ça ne servait à rien que je m'emporte encore une fois.

Je soupirai.

- On a pas couché ensemble. On a juste... Commençai je sans savoir quoi dire d'autre

- On... Se fréquentait on va dire.... Finis-je par dire

Je passe ma main sur ma nuque, cette tension douloureuse qui m'assaille, et ce sifflement qui n'en finit pas...
Je ferme un instant les yeux...
- Des choses reviennent... mais c'est flou, brumeux, imprécis...

Je rouvre les yeux et me rapproche d'elle, baissant ma voix, comme par automatisme.
- Sache que je suis désolé de t'avoir blessée, ça n'a jamais été mon intention, tu...

Mince je peux pas dire ça... trouver autre chose, de moins... de moins ambiguë, de moins...
- Je t'appréciais vraiment... je crois...

Ce dialogue ne ressemble à rien... je me sens mal... je voudrais... quitter cette pièce, je le devrais je crois, mais je reste assis là, devant elle, pencher vers elle...

Je ne peux pas quitter la pièce. Alors je me lève, vais mettre l’essuie-tout à la poubelle et rallumer la bouilloire

Il vint vers moi, me dit qu'il m'appréciait vraiment, penché vers moi. Je me sentais pas vraiment bien. Je devais partir. Je voulais partir. Je voulais Zek, sans savoir pourquoi.

Il s'éloigna de moi et, prise de peur, de panique et autre, je me précipitai hors de la cafétéria. Tout ça n'était pas juste. Je serrais les poings alors que je montais pour aller dans la chambre de Zek.

Elle quitta la pièce précipitamment. Sans réfléchir je courrai à sa suite, la rattrapai au bout du couloir. Lui attrapant le poignet.
- Tal attends... écoutes-moi, je regrette vraiment d'avoir perdu la mémoire, je regrette de ne pas t'avoir donner les réponses à tes questions, les excuses que tu méritais, je voudrais revenir en arrière et en même temps pas vraiment, parce que j'ai cette sensation d'avoir passé un très bon moment avec toi...

Je détourne les yeux, j'ose pas affronter son regard, je ne lui lâche pas le poignet mais essaie de ne pas lui faire mal.
- Pardonne-moi... je t'en prie... Je sais que je ne le mérite surement pas mais... ça me fait mal de te voir me regarder comme ça...

Il me rattrapa et me prit le poignet. S'excusant encore, je me sentais encore plus mal.

Je levai ma tête vers lui et le regardai.

- ... Je... Pardon... Tu.. pourrais me lâcher s'il te plaît?

Pour qu'elle reprenne la fuite ? Que l'on ne finisse pas cette conversation une bonne fois pour toute ? Que nos relations se résume à des pics acerbes à chaque fois que nous serions amenés à nous croiser dans une pièce ? NON !

- Non je ne te lâcherai pas, parce que c'est important pour moi.