30/09/2016 : 14h00 : Détende

Je ne savais pas vraiment quoi dire. Mais autant parler franchement, c'était mieux.

- Le destin n'est pas quelque chose de très scientifique pourtant, fis-je remarquer

Je caressais ses cheveux lorsqu'il déposa sa tête sur mon épaule.

- ... Je ne pensais pas que tomber amoureuse pouvait aussi m'arriver... Je pensais que ça ne m'arriverait jamais... Que je mènerais ma vie comme d'habitude... Peut-être qu'au moment où un besoin maternel se ferait ressentir, avoir un enfant mais là encore... En utilisant une banque de sperme... Avouai-je

Je relève la tête, surpris.
- D'une je ne crois pas au destin, je crois juste que ce que l'on vit détermine ce que l'on vivra, une sorte d’enchaînement logique, je parle très scientifiquement ! Des études montrent que par exemple la perte d'un jumeau avant même la naissance, impacte de façon significative la psychologie de l'enfant survivant : sentiment d'incomplétude, culpabilité face à son existence etc... Et de deux : Banque de sperme ? T'avais déjà réfléchis à avoir des gosses ?
Je me sentis rougir et reposai aussitôt mon front sur son épaule.
- C'est hyper gênant de parler de cela d'autant qu'on ne l'a pas encore fait, que Yulika est enceinte de Luc, et que dans cet institut tout semble se passer en accéléré...

J'allais répondre à ce qu'il pensait du destin mais sentis mes joues chauffer quand il me parla d'enfants. Je bafouillais un peu, gênée et sentant mon coeur battre frénétiquement.

- Je... Oui... Enfin... C'est que... Je ne pense pas imaginer un futur pour moi sans... Enfants, lui avouai-je entre mes baffouillements

Et si, lui, n'en voulait pas ? Peut-être n'aurais-je pas du dire ça...

Son coeur bat un peu trop vite, c'est surement un réaction logique à ce qu'elle vient de dire. Le mien aussi bat trop vite.
- J'ai jamais réfléchi à ça, en fait, j'ai jamais vraiment imaginé mon futur, et puis quand j'ai appris pour mon coeur... je savais que je ne vivrais pas vieux. Mais si je devais avoir des enfants... je les protégerais de tout, je veillerais sur eux, je ne les laisserai pas vivre l'enfer que j'ai connu, celui de Joshua... je ferais tout mon possible pour être un bon père.

Je relève la tête vers elle et passe ma main sur son visage.
- Mais ne sommes nous pas un peu trop "bizarres" pour être de bons parents ?

Je serrai un peu mes poings quand il parla de son coeur. Même si je savais son problème depuis quelques temps, c'était toujours aussi douleureux et la fois où il s'était effondré devant moi me revenait en tête.

Cependant, j'eus un léger sourire bien vite, l'écoutant parler des enfants.

- Nous ne sommes pas bizarres. Juste différents. Et ça ne devrait pas nous empêcher d'avoir des enfants. De plus... Je suis certaine que tu serais un très bon père, lui répondis-je doucement tout en posant ma tête sur son épaule et en le regardant dans les yeux, sentant mon coeur battre un peu trop rapidement par rapport à la normale

Je souris, je me sens bien... tellement bien avec elle... c'est comme si ces quelques jours n'avaient pas existé. Ça a été difficile à dire mais c'était nécessaire, et libérateur.

Je l'enlace tendrement.
- Dans un avenir plus ou moins proche, si notre couple est solide... on pourra en faire... des enfants.

Je me sens rougir. C'est vraiment étrange la vie. Vraiment.

Je ris doucement de joie quand il me dit ça, voyant ses joues rougir à vue d'oeil, trouvant cela adorable, bien que je sentais les miennes s'échauffer violemment aussi. Je l'embrassai rapidement, heureuse de ce moment, et sentant mon coeur plus léger, bien que je savais ça biologiquement impossible.

- Merci. Merci d'être là, Ezekiel, lui annoncai-je

Je lui souris, tellement touché par ses mots.

Nous passons le reste de l'après-midi ensemble, à parler, se découvrir... à chaque instant je me dis que je l'aime encore plus, me demandant s'il existe une limite, un plafond qui dirait stop, ça y est tu l'aimes au maximum tu ne peux pas plus.
Et je crois que ça n'existe pas de limite comme ça. Et j'ai l'impression que mes questions intérieures ne sont plus du tout du même registre qu'avant...
Vers 19h on descend au réfectoire, je trouve l'institut si vide... c'ets presque angoissant. D'autant que normalement Luc est dans les parages... à moins qu'il est rejoins Joshua, ce qui serait une bonne chose!
On remonte à la salle de jeux, on mange tout en continuant nos discussions... plus ou moins scientifiques !
Elle me fait écouter des chansons quand Glove arrive dans la pièce paniquée. Je regarde l'heure il est minuit passé ! Je n'avais vraiment pas vu le temps s'écouler si vite.

Glove tremble pleure, elle cherche Indi, on lui répond qu'on ne l'a pas vue... Indi a disparu, elles sont rentrées ensembles et puis... Glove avait des choses à faire sur son ordinateur et maintenant Indi n'est plus là...

Je prends ma soeur dans mes bras, la calme un peu.
Elle décide d'appeler Luc me disant qu'elle sait que j'ai d'autres peurs à gérer...
C'est à ce moment que je réalise le bruit de fond...
Je m'approche tremblant de la fenêtre et regarde dehors : la tempête, il y a de l'orage... Je me sens trembler de tout mon corps, statufié devant la fenêtre.

Glove quitte la pièce, le téléphone sur l'oreille.

La journée avait passé plus vite que je n'avais pensé. C'est seulement lorsque Glove, paniquée, vint nous demander où était Indi que je m'en rendis compte. Elle partit vite et Zek alla près de la fenêtre, un air de peur sur le visage. Je fronçai les sourcils et vins près de lui, prenant sa main dans la mienne tandis que l'autre tourna son visage vers le mien pour qu'il puisse me regarder dans les yeux.

- Zek ? Se passe quoi ? lui demandai je doucement, voyant bien qu'il semblait avoir peur de l'orage

Elle tourne mon visage vers le sien.
Ce contact visuel me rassure mais... la peur est déjà bien installée.
- Tu connais brièvement la liste des phobies de ma soeur, très longue, la mienne est plus courte mais elle a quand même deux lignes : les portes fermées à clé et l'orage...

Le bruit d'une bourrasque me fait sursauter. Je la fixe tétanisé.
- C'est pas rationnel mais c'est explicable de par mon enfance...

J'avais compris sa peur de l'orage dès que j'avais vu son air paniqué. Je serrai un peu plus sa main dans la mienne, essayant de le rassurer.

Je le dirigeai vers le sofa et le fis s'assoir. Je devais trouver quelque chose pour lui occuper l'esprit et qu'il pense à autre chose.

Je la laissai me ramener au canapé, je m'assois, intrigué par sa réaction muette. Je me demande ce qu'elle a en tête, et comme le silence m'est quelque peu anxyogène... je le comble rapidement :
- Tu crois qu'il s'est passé quelque chose pendant que nous passions du temps ensemble ? Je veux dire... quelque chose de grave ? On a vu personne de la journée et Glove était vraiment paniquée...

Il commença à parler, sûrement pour essayer de penser à autre chose que l'orage.

- Je sais pas vraiment... Aussi grave que l'accident de voiture, ça m'étonnerait. Mais il a quand même du se passer quelque chose, lui répondis-je alors que je lui massais les épaules, espérant le détendre

Elle me masse les épaules. Ça me fait vraiment du bien...
- Tu crois que l'on devrait... juste attendre ?

A mes mots Glove rentre dans la pièce.
Elle vient se blottir contre moi en silence, le visage hermétiquement fermé. Je lui dépose un bisou sur le front et elle vient se loger dans mes bras. Elle est peut-être encore fâchée, mais ça n'a pas d'importance, je la berce doucement, et je regarde Talulla.

J'allais répondre à Zek quand Glove rentra subitement dans la pièce. Je ne voulus pas déranger Glove qui s'était lovée dans les bras de son frère et hochai alors simplement de la tête positivement. Je souris légèrement en les voyant ainsi.

Je me levai et trouvai rapidement un plaid que je mis sur eux-deux, la température chutant. Je me rassis sur le fauteuil et, décidant de faire la conversation pour qu'ils se concentrent sur autre chose que l'orage, commençai à raconter des légendes et mythes d'Irlande.

Talulla commença a raconté des histoires de sa voix magnifique et calme. Je passai mon bras autour de ses épaules et la tirai contre moi, tous les trois blottis ensemble, sous ce plaid.

Il faisait un peu froid, mais c'est le bruit du vent et de la pluie qui me fit parfois frissonner, j'essayai donc de me concentrer sur la voix de Talulla.

Je me blottis contre Zek, continuant de raconter mes histoires, et serrant sa main quand il sursautait à cause de l'orage.

Vers 1h20 du matin, le téléphone de GLove sonne, c'est Luc, ils ont retrouvé Indi et vont la rejoindre. On entend la tempête autour de Luc... signe qu'ils ne sont probablement pas à l'abri... Les arbres sont tombés sur la route, comment vont-ils rentrer ? Il a dit qu'Indi était dans une voiture, un accident ? Encore ?
Luc pense que Joshua est au casino. Et je me demande pourquoi il l'a laissé tout seul là-bas en plus... je fais passer les commissions à GLove qu'elle transmet aussitôt. QUand elle raccroche elle sort de la couverture et de mes bras.
- Faites des chocolats chauds et allumez la cheminée de la salle, je vais essayer de pirater les caméras...
- Fais attention.
- Yep !

Elle détale à toute vitesse.

Après le coup de fil de Luc, Glove s'en alla, me laissant seule avec Zek. Je lui jetai un regard.

- On descend au réfectoire ? lui demandai je tout en me levant et en prenant sa main

Après être descendus au réfectoire et avoir fait un chocolat chaud pour Glove et fait du thé pour moi ( et en avoir trouvé un pour Zek qui lui convenait ), nous allumâmes la cheminée.

Je me remis à côté de Zek, me blotissant contre lui et prenant ma tasse de thé dans mes mains.

- Ça va ? Lui demandai je en le regardant, voulant savoir si sa phobie des orages passait légèrement

La fatigue rend difficil de garder les yeux ouverts...
Je regarde Talulla, elle est si douce, si calme. Bien sûr que j'ai la boule au ventre, que quand le vent s'engouffre dans les volets je sursaute. MAis à part attendre que ça passe je ne vois pas quoi faire.

- Je ne pourrais pas dire que ça va, mais ce que je sai, c'est que ça pourrait être tellement pire, que je trouve cette nuit pas si horrible que ça.

Je lui souris légèrement et dépoe un baiser sur son front.

Je lui souris doucement et sentis mes yeux se fermer lentement, sombrant dans les bras de Morphée.

Elle s'endort, Glove ne revient toujours pas. Alors je la prends dans mes bras et la porte. Je l'amène dans ma chambr, espérant trouver Glove au passage.

Dans le couloir désert, le silence de l'institut ne souligne que le bruit de la tempête.