J’avais compté les étages traversés. Mais je ne m’étais pas rattrapé. Mauvaise réception.
Ou pour mieux dire : pas de réception. Je m’étais laissé tomber, m’éclater au sol.
J’ai le nez en sang. Déjà fragilisé de la veille, ses trois coups de poings venaient de bien l’exploser.
Du bout des doigts, je le touchais… ah non, pas cassé. C’est déjà ça. Je me pince alors le nez, bascule la tête en arrière, attendre que le sang arrête de couler.
Il fait noir. Pas envie de me lever, d’allumer la lumière.
T’es un con Josh, un pauvre con.
Quitte à se faire tabasser par un copain jaloux, autant l’avoir fait, alors que là, je n’ai même pas le réconfort de l’acte accompli : je ne l’ai pas touchée !
Je voulais dormir dans un lit confortable, je voulais aussi la virer de sa chambre, faire comme le premier soir : qu’elle aille exploser contre Indi. Une sorte de pieds de nez à la Directrice… Qu’avais-je gagné ?
Qu’avais-je réussi ?
Josh, qu’est-ce qu’il t’arrive ?
Pourquoi quand tu l’as vu débouler dans la pièce… tu n’as pas fuis ?
Pourquoi quand il t’a frappé, tu n’as pas répondu ? Tu ne t’es pas défendu… ? Ne serait-ce que défait de son emprise ?
J’avais été comme… paralysé. Il a fallut que Yulika le choppe pour je fuis.
Je perds pieds, je m’accroche aux branches désespérément… Je perds tout. Echec sur échec… La voix de ma mère retentit à mes oreilles…
Je veux taire cette voix sortie du passé. Je veux que mes pensées s’arrêtent. Je veux juste du silence, une parenthèse, un lapse de temps rien qu’à moi, comme une bulle suspendu dans le néant…
Je voulais faire d’ici mon refuge, si je continue je ferais d’ici ma tombe.
L’abattement que je ressentis alors, me fit sombrer dans la noirceur du sommeil. Dormir pour oublier… au moins, personne ne viendrait me chercher ici.