08/09/2016~ 13h / La pause WC

Je rentre en vitesse dans les WC du bureau d'Indi... Et mon Dieu que ça fait du bien de soulager sa vessie.
Chose faite, je me lave les mains dans l'évier miniature tout en me disant que j'aimerais bien changer de haut et me fumer une clope... J'ouvre la porte des toilettes et tombe nez à nez avec... Talulla.

Je n'avais pas eu le temps de ramener le plateau, préférant suivre Joshua. J'avais déposé les affaires par terre, un peu plus loin, et avais attendu qu'il sorte pour lui parler. Ce n'était absolument mais alors absolument pas dans mes habitudes de faire ça... Et même si je devais sans doute afficher un air neutre, quoi que déterminé, à l'extérieur, j'étais plus que gênée et pas très sûre de moi intérieurement.

Avant de commencer à parler, et sans doute pour me destresser un peu, je lui tendis sa tasse de café remplie ( je devais être tellement étrange en ce moment-même ).

Elle me tend une tasse de café.
J'ai, au cours de ma vie, vécut un tas de situations étranges. Vraiment. Mais c'est pas pour autant que ça aide pour les situations étranges qui nous tombe dessus par la suite.

Pourquoi elle m'apporte du café alors que je sors tout juste des chiottes ? En plus elle tire une de ces têtes !
Bon Joshua, fait abstraction de son regard hyper chelou, regarde juste sa frimousse dans sa globalité, tu peux assurer, tu le peux tu en es capable ! Sois juste naturel. NON pas naturel ! Sois juste : gentil. Voilà.
Et si elle est là pour me provoquer ?! Non... Mais elel est venu pour autre chose que pour la tasse ? Sinon c'est flippant. Sois : cool. Joshua tu es le mec cool, classe mais cool.

Je prends la tasse affichant un beau sourire.
"Merci beaucoup Talulla, c'est vraiment gentil de ta part, dis-je avec douceur (d'ailleurs ma voix va légèrement mieux). Tu as quelque chose à me dire on dirait ?"

Je m'avance vers le bureau d'Indi... et m'assois dans son fauteuil. J'aime pas boire debout. Je crois que ma clope va devoir attendre.

Je plissai des yeux. Comme je l'avais remarqué, il changeait vite de personnage... Je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir, certaines personnes faisaient ça pour mieux se sentir dans la société.

Je soupirai et fermai un court instant les yeux. Je me demandai un moment, encore une fois, qu'est-ce-que je faisais là mais il n'y avait plus aucun retour en arrière possible. Je rouvris mes yeux et restai debout alors qu'il s'asseyait.

- Je sais que ça me regarde pas, commençai-je pas très sûre de moi mais le regardant quand même, mais...

J'inspirai profondément et me répétai une dernière fois en tête ce que je voulais dire.

- Chaque fois que je vous vois... Vous avez l'air aussi heureux que malheureux.

Je l'avais dit. J'avais sans doute fait une connerie. Pour une fois, c'était pas Caem ou Fin qui avaient foirés mais moi...

J'eus du mal à avaler ma gorgée de café. J'eus même beaucoup de mal à ne pas la recracher.
Je crois que je ne sais pas si je dois en rire ou m'énerver. De quoi elle se mêle ? Qu'est-ce que ça peut lui foutre ?
Et en même temps... J'avais pas du tout envie de la renvoyer péter.

Je pose la tasse sur le bureau. On va la jouer mature, gentil, doux, calme. Sérieux.
"J'avoue ne pas savoir quoi te répondre... Merci de te soucier de cela ? Ou bien préfères-tu Pardon de t'importuner avec nos histoires de couples. Vraiment je suis désolé, je sais qu'en ce moment j'empêche Indi d'accomplir son travail..."

Le pire c'est que là, j'avais pas jouer la carte prévu. J'avais jouer le sincère, le franc et honnête. Pourquoi je me contrôle mal là ?! Sérieux, je me sens hyper coupable, c'est pas mon habitude de faire étalage du privé... je suis discret en temps normal...

Je vis que Joshua n'apprécia pas trop la question... C'était bien évidemment à prévoir. Cependant, il me répondit calmement. Mais il parlait bien trop modérément et poliment pour ses propos. J'avais l'impression qu'il se cachait au travers d'un masque bien que ses dires semblaient avoir un semblant de vérité. Inconsciemment, je penchai légèrement la tête sur le côté en le regardant.

- Tu peux crier si tu veux, sortis-je sans vraiment réfléchir.

Il semblait tellement vouloir contrôler ses émotions que s'en était parfois presque... je pourrais dire énervant mais ce n'était pas le mot exact. Triste peut-être mais ce n'était pas de la pitié. C'était comme si l'envie de lui dire qu'il était humain devait sortir. On peut pleurer si on veut, on peut crier, hurler, rire, sauter de joie, ect... selon nos émotions.

C'était peut-être hypocrite de ma part, sachant que j'avais du mal avec les émotions, m'étant renfermée sur moi-même... Je n'étais pas sociable, ne laissait rien passer... Mais ici... J'avais envie de le dire... Je ne voulais pas voir quelqu'un se renfermer sur lui-même... Je ne voulais pas voir quelqu'un se briser à l'intérieur... Pas comme ça m'arrivait presque depuis ce jour-là. Encore plus qu'avant...

"Tu peux crier si tu veux."

Ça voulait dire quoi ? Elle était venu me pousser à bout ? Elle voulait que je cris ? Elle s'inquiétait pour moi ? Voulait que je lâche prise ? C'est quoi ce délire ? Je dois réagir comment à ça ? Réfléchis Joshua... sois intelligent bon sang !

Je bois une gorge de café. Puis répondis calmement, avec douceur. (Et bon sang c'était pourtant pas gagné, elle commence à me stresser cette nana) :
"Je n'ais pas envie de crier, en plus j'ai la voix fragile car je suis fatigué. Je n'ai pas envie de finir aphone."
Je relève la tête et la regarde avec un sourire :
"Je ne sais pas ce que tu cherches, évite de tourner autour de pot, sois directe, je suis pas suffisamment en forme pour être patient."
Je n'avais pas dit cela agressivement, je l'avais dit... remplis de fatigue.

Je soupirai malgré moi. Il était plus têtu qu'une mule j'avais l'impression...

Je m'approchai du bureau et croisai les bras en le regardant.

- Alors arrête déjà de sourire faussement, sortis-je malgré moi.

Ca... C'était pas une bonne idée... Fallait pas faire ça avec ce genre de personne... Je m'injuriai de tous les noms mentalement.

Sa phrase comme une sentence.
C'est pas la première fois qu'on me dit d'arrêter de sourire. Mais c'est la première fois dans un contexte aussi bizarre. D'habitude je dose bien le sourire. C'est quand même rare, très rare que ça agace les gens.

Je bois une gorgée.
"Je suis désolé si mon sourire ne t'est pas agréable... J'ai l'impression que tu as quelque chose contre moi, ais-je fait quelque chose de déplacer à ton encontre ?"
Je me relève en posant la tasse presque vide. Je me rapproche calmement d'elle. Que me veut-elle ? Qu'ais-je fait ? Pourquoi faut-il que je sois malade et que je me sente si démuni ?

Je posai mes mains sur le bureau et me penchai légèrement vers lui.

- Tu joues, dis-je en faisant référence à son faux sourire, à ses fausses expressions, ect...

Je m'appuyai sur mes mains et le regardai droit dans les yeux, scrutant chacune de ses réactions.

- Tu devrais arrêter de le faire avec Indi, lachai-je

Parler d'Indi n'était pas une bonne idée mais c'était la raison première pour laquelle j'étais venue. Comme je l'avais dit, ils avaient l'air aussi heureux que malheureux. Si ça en était fatiguant pour nous, les élèves et autres, je n'imaginais pas pour eux. Indi semblait déborder de toute part et Joshua semblait être... ailleurs... Ou vouloir être ailleurs ? Je ne savais pas mais ce n'était pas l'important pour le moment.

Je serrais les poings. Un coup de poignard dans le bide : voilà l'effet de sa phrase. Ma respiration commence à s'emballer.
"Tu ne me connais pas ! Je t'interdis de me juger ! Je ne joue pas avec ses sentiments ! JE NE ME JOUES PAS D'ELLE !"

C'était trop, beaucoup trop. Je me lève du fauteuil, près à quitter cette pièce et cette situation absurde. Bordel ! J'ai jamais joué avec elle ! Je fais mon maximum... je...

Il se lâchait enfin. Il fallait en venir jusque-là finalement... Je le vis se lever et se diriger vers la porte. Tout comme ses paroles qui détournaient le sujet de la conversation, il voulait se défiler.

Je me précipitai et me plaçai devant la porte. Il ne pourra pas passer si il n'avait toujours pas son pouvoir. Bien que le fait qu'il me dépasse d'une tête presque et demie et qu'il était plus imposant que moi ne sois pas l'idéal... Mais la discussion n'était pas finie.

Je m'appuyai contre la porte pour bien la bloquer.

- Ce n'est pas fini.

MAIS C'EST QUOI CE DÉLIRE ?! QU'EST-CE QU'ELLE ME VEUT CETTE FILLE ?! BORDEL ?! J'ai aucun moyen de ma casser de là ! Aucun ! J'ai plus... mon pouvoir. Et si je le retrouve jamais ? Alors ce sera ça ma vie ? Dépendre du bon vouloir des portes ? Comment ils font les autres ? Comment on fait quand on ne peut plus se déplacer à notre convenance ?

Je la regarde, sans arriver à masquer ma peur.
"Je t'écoute..." dis-je ayant retrouver le calme dans ma voix.

J'ai des années d'entraînement derrière moi. Alors je sais presque toujours maîtriser mes émotions.

Il semblait vouloir se calmer. Il essayait du moins, je pense. C'était impossible pour n'importe quel humain de se calmer aussi vite.

- Je sais que ça ne me regarde pas du tout mais...

Je soupirai. Je mettais les pieds dans un champ de mines.

- Arrête de fuir Indi... Ou alors... arrangez-vous ensemble mais... Ca va pas là... Je sais que j'y connais rien à l'amour et à tous les trucs comme ça mais... D'après ce qu'on me dit dessus... Et de ce que j'ai vu avec mes parents... Vous devriez être heureux... Pas vous fuir, pleurer, être blesser, ect.. chaque fois que vous vous croisez...

Sang froid. Calme. Assurance. Provocation. Tu as essayé de me coincer, de me mettre mal à l'aise. A mon tour de jouer. Je ne serais pas ta souris.

Je m’approche d'elle, me penche vers elle. Elle est si petite, ça la rend tellement mignonne... NON JOSH TE DÉCONCENTRE PAS.
"Exactement ma belle : d'une ça ne te concerne pas le moins du monde, de deux : il vaut mieux ne pas parler de ce qu'on ne connait pas. Que cherches-tu ?"
Je m'appuis le bras contre la porte. Avec ma taille, je ne suis pas devant elle, je la surplombe. Je n'aime pas intimider, faire peur. Je n'ai pas envie qu'elle me déteste. Mais à quoi joue-t-elle ? Veut-elle me séparer d'Indi pourquoi ? Non... et si ... Indi l'intéressait ? Ça expliquerait tout... l'impression bizarre que j'ai face à elle, son attitude chelou... le fait qu'elle me cherche, qu’elle dise des choses pareilles... son inexpérience ?

Mes lèvres à quelques centimètres des siennes... si ça s'trouve... ça ne le fait aucun effet ...

J'étais littéralement surplombée par lui... Mais ça ne me faisait pas peur. J'avais toujours été la plus petite de la famille avec des gens gigantesques m'entourant donc j'avais l'habitude. Je reculai inconsciemment un peu plus cependant mais étant coincée contre la porte, ça ne changeait rien...

Je le regardai toujours les yeux pour essayer de déceler les moindres sentiments qu'y passeraient, ne me rendant pas compte de la proximité trop proches de nos visages.

- Je cherche juste plus de calme, murmurai-je sans m'en rendre compte.

- Je peux aussi dire mon avis et... Ca en devient plus triste qu'ennuyant de voir cette situation... ajoutai-je dans un souffle

Du calme ? Va falloir qu'elle trouve autre chose ! Lui demandé directement... je ne savais pas si c'était une bonne idée.
"Dis-moi ma belle... murmure-je sensuellement, chercherais-tu à me séparer d'Indi, serais-tu lesbienne ?"

En plus j'ai horreur de ce mot. Mais c'était trop le chaos dans am tête, malgré le fait que je maîtrise mes émotion parfaitement ! Je fus même surpris de l'assurance dans ma voix, dans mes mots, alors que je me sentais au fond de moi, perdu...

J'explosai de rire. C'était la meilleure blague qu'on m'avait dite depuis un bon bout de temps. C'était juste ridicule. Je n'avais peut-être aucune expérience amoureuse, étais peut-être une insociable mais je savais que j'aimais les hommes. Je n'avais jamais été attirée par une fille de cette façon-là. Ce n'était pas parce que je n'y connaissais rien et que j'avais du mal face à ce sentiment que je ne connaissais pas mon orientation !

Je ris pendant encore quelques instants, des larmes de rire coulant presque sur mes joues, et finis finalement par me calmer. Je relevai le regard vers Joshua avec encore un grand sourire plaquée sur mes lèvres, faisant apparaître ma faussette.

- Je ne le suis pas, dis-je amusée, ne me rendant toujours pas compte de notre proximité.

Je fus décontenancé un bref instant. Okay, j'avoue que je n'y suis pas allé dans la finesse. Mais là... était-ce une parade de protection ? À mesure qu'elle rigolait... je me sentis ridicule... Elle se moque de moi. Et puis là... avec sa fossette. Mon Dieu j'adore les fossettes...
"On va vérifier ça petite pucelle..."
A peine finis-je ma phrase dans un murmure que je pose mes lèvres sur les siennes en pur provocation et vengeance. Chacun son tour pour la gène !

Je me figeai soudainement quand je sentis des... lèvres sur les miennes. Je sentis mes joues chauffer et mon coeur tambouriner. C'était en même temps horrible mais plaisant comme sensation. Je ne me rendais pas vraiment compte de ce qu'il se passait...

Je m'attendais à ... une baffe ? Ses bras me repoussant ? Des injures ? Une réaction ????
Je l'embrasse alors plus passionnément. Elle est où la baffe ??? Sérieux ! Elle réagit pas pour faire genre, pour me faire perdre ? Toujours le dernier mot ?

Je suis perdu, je prends son visage dans mes mains et l'embrasse fougueusement...

Mon cerveau était en veille. Je ne savais pas ce qu'il se passait. Juste que je réagissais impulsivement. Je me laissai faire, sur les pointe des pieds, mes bras autour de son cou.

Elle passe ses bras autour de mon coup. WHAT ?! Elle voulait jouer à ce petit jeu ?! Elle voulait jouer dans MA COURE et en plus me faire croire qu'elle est la plus forte ?! Si ça s'trouve elle se fout de moi et elle fait ça pour me mettre mal !
Si ça, ça la met pas dans tous ses états je déclare forfait... MAIS QU'EST CE QUE JE RACONTE ABRUTI ?! JE NE PERDS JAMAIS.
Je l'embrasse à pleine bouche, et je glisse mes mains sous ses fesses et la soulève. La portant contre moi.

Avec glove, on arrivait jusqu'a mon bureau. Je regardais ma montre cela déjà 20 minutes...Et si,son pouvoir c'était activé et qu'il était bloqué dans les toillettes de mon bureau... N'importe quoi indi !!!
Je poussais la porte de mon bureau. Quelque chose bloquer derrière bordel, je poussais encore un peu et je réussis à me faufiler...

Je revins à moi-même. Et je n'aimai pas du tout ce qu'il se passait. Je me sentis blêmir. Je repoussai violemment Joshua et m'écartai le plus vite possible. J'étais tétanisée. Je me dégoutai moi-même. Je me levai tremblante et partis en courant.