12/09/2016 vers 8h10 : Abysses.

Il me répondit d'un simple " okay " assez triste. Je n'avais pas l'impression que ça lui ressemblait. Ca ne lui ressemblait pas. Ca m'énervait. Avant, il ne répondait pas comme ça. J'avais encore plus de mal à le cerner qu'avant, j'avais l'impression. Je m'attendais à ce qu'il me réponde avec un argument plus scientifique, plus... Lui. Mais là, non. Il semblait éteint, triste. Et ça m'énerva. Plus encore parce que je savais que c'était de ma faute si il était comme ça.

En un rien de temps, j'avais l'impression qu'on s'était attaché d'une certaine façon. Et ça me perturbait. Pour résumer le tout, j'étais ; perturbée car je n'avais aucune idée du pourquoi de mes réactions face à Zek, en colère contre moi-même parce que j'avais semblé le mettre mal-à-l'aise et l'avoir rendu triste, énervée contre moi-même et parce que... Qu'il m'avait déposé et écarté, agacée parce qu'il s'éloignait de moi, ennuyée parce qu'il ne semblait pas agir comme le vrai lui le ferait ( comme le scientifique, la personne rationnelle qu'il était ). Et surtout. Frustrée. Plus que frustrée. Qu'il s'éloigne comme ça, que je ne comprenne rien à ce que je faisais, à mes pensées, à mes envies, à mon corps et à mes idées. Frustrate me once, shame on you. Frustrate me twice, shame on you.

Sans réfléchir, je me levai d'un bond de ma chaise et me dirigeai vers Zek. Et là, je me laissai agir. Je laissai faire mon corps. Je laissai faire cette douce chaleur faire. Je laissai les battements frénétique de mon coeur prendre possession de moi.

Je n'hésitai pas un instant et me mis à califourchon sur ses genoux, pris son visage entre mes mains et l'embrassai avec fougue et ferveur. Après quelques instants, je lâchai son visage et me reculai légèrement. Je le regardai dans les yeux, toujours un peu agacée, ne me rendant pas complètement compte de ce que j'avais fait.

- Ne me dis pas simplement " okay " quand ça va pas, dis-je avec un soupçon de reproche alors que je le regardai dans les yeux.

Il y a eut un moment de silence dans ma tête, comme si je n'avais plus aucune pensée. Juste le temps de ses lèvres, de sa bouche...
J'étais devenu un pantin démembré, désarticulé. Je ne savais plus rien. Complètement vide de toutes certitudes, plein de toute cette incompréhension.
"Ookay..." répondis-je hésitant à son ... reproche ?

Là j'aurais VRAIMENT eu besoin de toi JOSHUA SALE LÂCHEUR !

Je devais la fixer avec des yeux écarquillés et mes pensées me submergent en masse et je ne savais pas quoi faire quoi dire quoi penser... elle est fâchée ? Mais elle m'embrasse ? Ça veut dire quoi ? Que dois-je faire ?
J'avais tellement chaud tout d'un coup que je me demandai vaguement si j’allais pas m'évanouir.

Il avait l'air complètement perdu. Et alors que je me rendais petit à petit compte de ce que j'avais fait, je haussai un sourcil face à sa réaction. Oui. Maintenant je savais ce que j'avais fait. Mais étrangement... Ca ne me dérangea pas. Comme si je savais que c'était la bonne chose à faire. Je me sentais même mieux. Ah... C'était ça qu'on a bien aimer quelqu'un ? Je ne me serais pas doutée que je serais si vite attirée par lui. Mais c'était un fait. On se ressemblait mais en même temps, on était différent. Un peu comme un aimant positif et un aimant négatif qui s'attiraient sans s'en rendre compte.

Je le regardai toujours.

- Tu veux de dire " okay " là, dis-je remarquer avec un sourire en coin léger

Alors qu'avant... J'aurais eu peur... J'avais peur des relations et n'y connaissais rien en relation... Ici... Ca coulait de source. Et c'était agréable. Vraiment agréable.

Je lui caressai la joue d'une main avant de me pencher à nouveau et de l'embrasser doucement.

Je répondis à son baiser, tenant son visage entre mes mains.
C'était doux et agréable, et bien plus plaisant que tous les baisers que j’avais connu, parce que celui-là voulait dire je crois, complètement autre chose...
Mon téléphone vibra dans ma poche, mais ce n'était pas ma priorité à cet instant. J'aurais voulu que le temps s'arrête à cet instant et que celui-ci dure à jamais.
Quand nous détachâmes nos lèvres, j'avais un sourire incertain.
"Est-ce le mot qui a été le déclencheur, est-ce que si je le redis tu m'embrasse ?" lui demandai-je avec un sourire plus assuré.

Lorsqu'il répondit à mon baiser, je sentis mon coeur battre encore plus vite. C'était doux, surprenant, exaltant. Son téléphone vibra mais il ne répondit pas et continua de m'embrasser.

Il me posa une question que je trouvais... adorable ? Je souris doucement.

- Peut-être. Ou alors peut-être que c'est tout simplement toi le déclencheur, répondis-je

J'avais cette douce chaleur à l'intérieur... Je ne savais pas vraiment ce qu'il se passait mais... c'était bien. C'était vraiment trop bien. Comme une douce euphorie, une douce complaisance.

J'avais envie de la garder dans mes bras pour toujours...
J'étais perdu, mais c'était bien. Un peu angoissant mais bien. Comme si toute la science du monde ne m'avait préparé à cela, et comme si elle n'avait plus d'importance.

Je déposai au coin de sa bouche, un léger baiser. Je la regardai avec tendresse.
"J'ai eu tores de ne pas croire en la magie." lui dis-je.

Je souris encore plus. C'était comme une euphorie qui prenait possession de mon corps et de mon coeur.

- Il y a toujours un truc à la magie. Il faut juste comprendre pourquoi, lui répondis-je

Je tapotai légèrement la poche où se trouvait son gsm.

- Tu devrais vérifier, ça doit être important.

Je la regarde avec envie. Elle est comme un soleil et je découvre que j'avais une carapace de glace, qui maintenant : fond.

"Rien ne peut être plus important que toi..."
Et c'est là que la réalité me rattrape...
"Glove !"
Une vague de stress me submerge, je prends mon portable tremblotant, le message de Luc s'affiche : "comment je sais quel tiroir c'est ?"
Je réponds à moi-même plus par soulagement que réel reproche :
"En les ouvrant ducon."

Je réponds à son sms :

En se rendant compte que c'était Glove qui pouvait avoir besoin de son aide, il commença à stresser. Je mis mes mains sur ses épaules et commençai à les masser pour le destresser en espérant que ça marche.

Je me sentis un peu coupable d'avoir fait oublier à Zek que sa soeur était en mission avec Luc.

- .. Pardon... De t'avoir distrait, essayai-je de m'excuser, gênée

Je regardai Talulla.
"Ne t'inquiète pas, ce n'est en rien ta faute si malheureusement je ne peux être concentré que sur une seule chose à la fois... De toute façon c'était Luc, qui a sans doute stressé pour rien, je ne comprendrais jamais pourquoi et comment Joshua a gardé Luc comme partenaire... Ça n'a aucun sens." répondis-je flegmatique.

Je remis mon téléphone dans ma poche puis passai mes bras derrière son dos. Mais voilà que mon téléphone sonne maintenant...
Je soupir, lâche de nouveau Talulla pour prendre mon téléphone.
"Désolé, c'est Luc." informai-je Talulla.

"Lucky ?"l'interpellai-je.

Il remit ses bras autour de mon dos mais son téléphone sonna et dut le décrocher et m'informa que c'était Luc. Je hochai la tête positivement et écoutai ce qu'il disait tout en lui massant toujours les épaules.

Ça me fit drôle qu'elle me masse... je crois que c'était la première fois...

En temps normal je l'aurai envoyé péter avec sarcasmes...

Il semblait s'être détendu et je souris doucement. Je ne faisais presque jamais de massages, même à mes frères, d'habitude. Je fus prise d'un élan énorme de bonheur et l'embrassai au coin des lèvres et puis plaçai ma tête sur son épaule.

Je me sentis rougir... c'était... est-ce que je m'habituerai un jour à ses baisers ? J'espérai secrètement que non...

J'arrivais plus du tout à réfléchir...

Je fis à baiser rapide à Talulla, histoire d'essayer de me recentrer après ça. Sauf que ça ne fonctionnait pas des masses...

J'entendis alors Glove... mais ce n'était apparemment pas elle qui avait demandé l'appareil ce qui me désorienta un petit peu.

Je raccroche alors, et dépose n peu timidement un baiser sur les lèvres de Talulla.

Je souris doucement. J'avais comme l'impression de flotter et que tout était plus léger. C'était étrange mais agréable. Plus qu'agréable. Mais soudain, je pensai à quelque chose.

- Si Luc a su t'entendre alors qu'il ne te parlait pas au téléphone, il doit sûrement m'avoir entendu, non ?

Je blêmis...
Glove... Glove va pas aimer ça pas aimer ça du tout. Il ne faut pas qu'elle sache.
Et je réalise alors ... c'est sans doute pour ça qu'il m'a demandé si j'étais avec Yulika... Mais Luc n'a aucune raison d'en parler avec Glove...

Pouvoir de merde.

"Luc est trop concentré sur sa mission pour faire des liens sur des choses aussi secondaires. Mais on va devoir... être plus discret... Glove ne va pas trop aimer ça..." dis-je tristement.

Il blêmit et je fronçai un peu les sourcils. Je me doutais bien qu'on allait devoir être discret et garder ça privé.

- Je m'en doutais, c'est pas grave, lui répondis-je avec une pointe de tristesse que je ne me reconnaissais pas.

Je pose ma tête sur son épaule. Pourquoi rien n'est simple ? Je ne sais même pas vraiment ce qu'il se passe dans ma tête, mais je n'avais pas envie d'être... discret. J'avais envie je crois, de crier au monde entier que j'étais victime d'un sortilège, que je découvrais quelque chose de beau, de magique, de puissant. Mais je savais que Glove...

Pourquoi ?
Pourquoi fallait-il que cela soit avec la première amie de ma soeur. J'imaginais déjà bien la comédie pour tout autre fille, mais là... Elle risque de se sentir abandonnée, délaissée, sur la touche...

Je lui caressai la tête, inconsciemment, pour le réconforter. Ca n'allait pas être simple mais c'était la meilleure chose à faire.

- Ça... durera pas éternellement. Et puis... des études ont montré que les relations cachées provoquaient plus de réactions et des meilleures performances sexuelles, dis-je en essayant de le rassurer

Je relève alors la tête. Tellement surpris... presque effrayé. Pourtant c'est normal de parler de ça avec elle non ?
Et puis... il semble logique que nous sommes, même officieusement, ensemble ? C'est pas clair dans ma tête. Elle est vierge en plus... je me sens presque honteux, presque en colère contre moi-même.

Aussi stupide et étrange que cela soit : je n'avais pas associé les rapports sexuels à ce que je suis entrain de ressentir pour elle.
"On n'est pas obligés d'aller si vite tu sais, on peut prendre notre temps." lui dis-je doucement, de mon calme habituel.

Je le fixai quelques instants, ébahie de ce qu'il venait de me répondre. Je mis quelques secondes avant de comprendre et sentis mes joues chauffer violemment. Je détournai le regard, gênée, et essayai de me calmer.

Je n'avais pas dit ça avec des sous-entendus... J'avais répondu comme d'habitude et n'avais pas pensé que ça pouvait signifier tout autre chose...

- Hum... Je... disais pas ça avec... des arrières pensées.... indiquai-je encore très gênée, n'étant pas habituée de parler de ça avec quelqu'un que... j'appréciais plus qu'enormement...

Je la regarde surpris d'une telle réaction. C'est elle qui parle de performances sexuelles et le simple fait que je lui répondre qu'on peut prendre notre temps la gêne à ce point ?

Ne sachant que dire ou que faire... Je regarde Joshua, son taux d'oxygène est raisonnable, mais l'anémie va être longue à diminuer...

Je ne bougeai pas, ne sachant pas quoi faire ou dire, ma gêne grandissant seconde par seconde. Est-ce que je devais me bouger ? Est-ce que je devais dire quelque chose ?

Je n'avais pas envie de bouger de ses genoux mais il regarda du côté de Joshua. Il devait sans doute aller vérifier si il allait bien alors je me levai à grand regret de ses genoux et m'assis sur une chaise à ses côtés, toujours gênée.

Mon ventre me rappelle à l'ordre tandis que Talulla descend de mes genoux.
"Excuse-moi de te demander ça... mais est-ce que tu pourrais préparer à manger pour tout le monde... je ne sais pas quand les deux autres vont rentrer mais ils auront surement faim, et puis Yulika aussi je suppose." lui demandé-je de mon calme habituel, mais avec beaucoup plus de douceur qu'à mon habitude.